Sur la religion

On a tendance à faire de la religion une éthique pas comme les autres, c’est à dire comme quelque chose appartenant à dieu, quelque chose qui sort du commun. C’est une erreur car la religion est une institution facultative qui se trouve dans le domaine scientifique comme toutes les autres. Cette pensée de vouloir faire de la religion une éthique extraordinaire laisse beaucoup d’âmes en suspens vis à vis de la connaissance pure. La vraie religion comme toutes les autres institutions est une très bonne chose, une voie dont l’objectif est de soutenir l’espèce humaine dans un parcours harmonieux et sécurisant pour son devenir sur le plan moral. Elle a pour vocation d’enseigner, d’éduquer dans le respect des droits existentiels, pour le bien-être de tout ce qui existe.

C’est pourquoi, lorsqu’il existe des tendances de rejet, de jugement et des discordes dans une organisation religieuse, cette dernière doit être considérée comme étant complètement en dehors de la réalité de la religion. Un croyant doit savoir qu’à partir du moment où il a décidé consciemment de croire et de s’engager, il fait alors l’entrée dans la voie du devenir et que c’est dans cette voie qu’il trouvera un chemin approprié à l’individu qu’il est. Les écrits bibliques en parlent très clairement car ils évoquent la nouvelle naissance ou la renaissance. Nous savons tous que naître ne signifie pas grandir, vivre, vieillir en un même instant, dans tout, c’est un parcours, on est en voie de l’éveil. Or nous constatons que les adeptes de certaines religions croient plutôt arriver au bout de la marche et tenir l’absolu de la vérité en ce qui concerne la vie. L’être se trouve dans un conflit intérieur qui le laisse croire qu’en se reliant avec sa croyance, il pourra faire preuve de sa dévotion. Chemin faisant , cette attitude favorise les dépendances aliénantes ou les attachements. Les traits de la dépendance se font reconnaître à travers les réactions du croyant ; ceux-ci sont le plus souvent très perceptibles lors des débats ou alors lorsque le croyant se sent contrarié dans sa position.

L’Homme dans la recherche d’une appartenance, trouve une famille dans une assemblée des croyants correspondant à ses convoitises. Quand il se sent intégré, il s’identifie à la croyance. Tout ce qu’il fait est focalisé dans sa croyance et l’être qu’il est en vérité s’endort. Il ne vit que pour sa croyance là et rien que celle-ci; d’où prêt à mourir pour. Son bien-être dépend de ce qu’il croit. C’est ça en quelque sorte la définition de la dépendance. Dans le cas du religieux, il se trouve qu’il n’ait pas connu l’amour des parents, disons familial. C’est quelqu’un qui n’a vécu que pour faire plaisir. Il cherche à obéir pour être accepté. Cette attitude est la résultante d’un certain conflit intérieur qui pousse l’individu à chercher des voies et moyens de se libérer. Troublé par une certaine vulnérabilité, il cherche à être utile et se bat dans le « tout faire » pour satisfaire son entourage avec les œuvres humanitaires et ceci dans tous les plans. Il peut être conduit par ses impulsions à l’extrême et à œuvrer dans le but de se faire valoir, d’où la conquête du pouvoir. Il se passe exactement en lui le même processus que, celui du politicien qui veut à tout prix être en tête d’un parti, d’un gouvernement ; ou un scientifique qui poursuit ses recherches jusqu’au prix Nobel pour faire valoir sa personnalité et sa notoriété. Ce sera la même chose pour un terroriste qui veut se faire connaître à travers des attentats etc.… les voies dans cette conquête diffèrent mais le but est le même.

Le religieux lui, parlera de dieu et de ses lois. Dans le fond, il ne connaît pas Dieu, il s’est fait un dieu selon sa pensée par rapport à la sécheresse qui brûle ses membres à cause du manque d’amour ; traduisant en lui amertume et forte colère, fruit du mental (le Moi ego). Cette colère se fait connaître à chaque fois qu’il se sent menacé d’une manière ou d’une autre dans sa régie (son espace du pouvoir). C’est un individu qui combat son état d’être, il refuse de regarder ce qu’il est pour une révision de son comportement et se plaît avec la fausse croyance ; celle d’avoir en lui un être qui a porté ses défauts.

Il attend un dieu qui vient le délivrer du poids de ce qu’il aimerait faire et ne parvient pas , il vit avec l’espoir que dieu changera sa situation un jour. Comme cet état lui pèse tellement sur les épaules, sa subconscience le lui fait ressentir de temps en temps à travers le mal qu’il perçoit chez les autres, à travers notamment les défauts qu’il reproche aux autres. Il vit avec un esprit troublé car son âme en souffre. Son âme étant envahie par tous ses défauts, il ne peut supporter en faire face chez les autres. C’est ce qui le pousse à adhérer au système des lois et interdictions prétendument venant de Dieu, pour terroriser les autres sans en être lui-même capable d’en pratiquer. Or un pratiquant de la religion dans le sens profond et sincère ne pratique pas une religion de lois et condamnations, sa religion est pratiquée à travers la compassion et l’enseignement