Le civisme du savoir-vivre qui enseigne non seulement les droits et devoirs du citoyen, l’amour de sa patrie, conduit aussi l’Homme à l’éveil de conscience, à être soi-même : le facteur principal de la bonne gérance, de la bonne gouvernance pour sa vie et celle de la société avec laquelle il évolue. Autant faut-il relever qu’une bonne collaboration suppose une sincérité, aussi pourrait-on convenir, qu’une bonne gouvernance supposera l’existence d’une société agissant avec une conscience éveillée.
Être soi-même c’est avoir une conscience, une culture, une conviction. Après l’imprégnation de ces connaissances, les problèmes tels que la corruption, la criminalité voire la violence, la mauvaise gestion des biens publics, etc., trouveront leur solution. Aussi nous pouvons conclure que pour soigner un mal, il faut regarder vers sa cause et non poursuivre ses symptômes. La perception générale qui tend à faire croire que lorsque le pays va mal, c’est la faute aux dirigeants n’est pas tout à fait vraie car, pour qu’un pays se développe, quel que soit le domaine choisi, la société civile reste et demeure le seul et unique vecteur de possibilité. Elle est le cœur de la nation. L’acteur principal du redressement. En revanche, si les deux parties ne fusionnent pas pour analyser la nature, voire l’origine de ce mal, il ne sera pas possible d’y arriver. Car comment trouver la solution adéquate à un problème mal compris ? Comment arriver à la résolution si l’opération est faite sur la base de données fausses ? Comme je viens de le souligner, on ne peut guérir un mal en combattant les symptômes. Il est plutôt indispensable de soigner la cause pour restaurer la santé totale du corps souffrant.
Le mal éternel de l’humanité
L’humanité comme il est à relever, souffre d’un mal dont les symptômes apparaissent sous forme de besoins vitaux. Depuis lors, ce mal est mal diagnostiqué, donc mal compris. Par conséquent, les soins administrés pour l’éradiquer ne peuvent avoir d’effet positif. L’humanité va plutôt en décroissant au lieu de se développer en croissant dans le bien-être. l’Homme qui a pour but de devenir un dieu se détruit par ses propres inventions, à cause d’une connaissance erronée sur ce dont l’être-humain a le plus besoin dans sa vie. Les hommes ont pris le chemin de la survie d’où la conquête des besoins primitifs liés à celle-ci : la survie, l’appartenance, la sécurité, la reconnaissance et la réalisation suscités par nos cinq sens.
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- La survie : elle se traduit par le besoin d’oxygène, de sommeil, etc., d’où la conquête du positionnement dans l’espace-temps.
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- L’appartenance : elle se traduit par avoir une famille, avoir un penchant, intégrer un groupe social, obtenir un statut social, etc., d’où la conquête de l’intégration sociale.
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- La sécurité : elle se traduit par le souci d’avoir un habitat, une stabilité financière, d’être informé d’où la conquête du contrôle.
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- La reconnaissance : elle se traduit par le fait d’être reconnu et le désire d’être apprécié. D’où la conquête de la renommée.
- La réalisation : elle se traduit par le besoin de faire valoir ses capacités intellectuelles, d’être consulté et d’être écouté, par l’accumulation des biens matériels, le désir de leadership. D’où la conquête du pouvoir.
Ces besoins dont l’accomplissement génère une satisfaction momentanée, passagère, ne peuvent en aucun cas résoudre les problèmes auxquels une nation est périlleusement confrontée. Au lieu de cela, il l’entraînent dans une anarchie totale.
Entre matérialisme et spiritualité : Être soi-même
Le mal dont souffre l’Homme n’est pas identifié sous une forme matérielle. Telle qu’avoir de quoi se nourrir, avoir un abri, avoir de quoi se vêtir, avoir une position sociale, avoir un amour sentimental. En effet, nous constatons que tout tourne autour de l’Avoir. Est-ce cela la chose dont on a vraiment besoin ? Est-ce ce qui procure le bien-être ? Je dis non ! Le mal est ailleurs, car beaucoup sont arrivés à obtenir tout ceci et même davantage, sans que leur vulnérabilité ne change pour autant. Dans certaines cas, il s’est même empiré.
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- Qu’est-ce qui nous empêche de réviser notre mentalité ?
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- Qu’est-ce qui nous empêche de changer la façon de faire ?
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- Quelle est en réalité la nature des vices avec lesquels l’Homme s’est fait visser ?
- Que faut-il faire pour arriver à les dénaturer ?
Je ne crois pas que c’est la réponse à ces questions qui est ignorée. Et si c’est le cas, je peux me permettre d’en proposer une : l’exercice d’une conscience endormie afin d’être soi-même
Un civisme pour la Vie : La voie de l’éveil de la conscience
Le civisme pour la Vie est un civisme qui relève les vertus qui résultent non seulement du bien, de la morale intellectuelle (ensemble des valeurs et règles de conduite d’une société découlant d’une conception idéologique, culturelle, etc.), mais aussi celle de l’esprit (spirituelle ou spirite). La morale spirituelle entraîne l’Homme à développer la vertu la plus méritoire de toutes. C’est elle qui est fondée sur la charité et se pratique dans le sacrifice de son intérêt personnel pour le bien du prochain sans influence de droits ou de devoirs juridiques. Le bien qui se fait par devoir, par un mouvement spontané ou par conformisme, par un sentiment de pitié sans que celui-ci soit un produit de la conscience éveillée, demande beaucoup d’effort pour son accomplissement. En outre il y a toujours une pensée de rémunération, de compensation en arrière-plan. De tous les vices qui conduisent l’Homme dans la chute, un seul fait la couronne. C’est aussi d’elle que sortent toutes les mauvaises conceptions idéologiques destructives. Il s’agit de l’égoïsme. Un état d’esprit où tout ne tourne que sur « l’intérêt personnel ».
Le civisme que nous connaissons jusqu’ici est doté d’une morale dont le système des valeurs est codifié par rapport aux facultés mentales. Ce système fabrique des personnages comme au cinéma. Le personnage de l’acteur disparaît dès que son rôle arrive à sa fin. C’est ainsi que les personnes qui font preuve de vertus fondées sur la morale intellectuelle posent aussi bien des actes de bienfaisance qui participent effectivement au progrès. Mais, cela ne dure que le temps où leur centre d’intérêt n’est pas encore été touché. Aussi, il suffit parfois de toucher à la corde de l’intérêt personnel pour mettre le fond à nu. Le développement de ce paragraphe est largement exposé au chapitre 7 de l’ouvrage « Vieux Baba en entretien avec le Destin« . L’objectif central de ce civisme est de faire comprendre aux hommes que le désintéressement aux choses matérielles est un signe de noblesse. Cette voie conduit à la découverte de sa destinée. Il s’agit d’une doctrine de plus dont l’enseignement est basé sur le rejet des biens matériels. En lieu et place, les acquis du civisme de savoir-vivre éduquent l’Homme à travailler sur l’élévation de sa conscience au point de mener une vie parfaite. C’est à dire vivre sans manque. Toute la vie de l’Homme est orientée vers l’idée d’être heureux.
Pourquoi être soi-même ne reste-t-il qu’un rêve ?
La difficulté d’être soi-même provient de celle qu’a l’homme à se regarder. Il n’a aucune idée de ce qu’il est. Cependant, nul ne peut connaître le bonheur sans pouvoir se connaître. Pour se connaître, il faut reconnaître les vices avec lesquels on se complexifie la vie. En revanche, au moment où on devient sobre en esprit et qu’on veuille examiner ses vices, on arrive à conclure que tous ont une même source : « l’égoïsme ». Imaginez-vous un être-humain en état égotique très intense et qui cherche à se détacher du mépris que lui reprochent beaucoup, je peux vous rassurer que ce sera peine perdue. Jamais il ne pourra, malgré toute sa volonté. Il en est de même pour un tyran, un ravisseur, un extorqueur, etc. Des symptômes d’une maladie. On aura beau les combattre, il n’y a aucune chance de les extirper d’eux. Comme je l’ai dit plus haut pour la maladie : au lieu de combattre les symptômes, il faut plutôt chercher l’origine du mal. On soigne la cause, les symptômes disparaissent. En effet, l’égoïsme étant le mal, le source des caractéristiques comportementales, il est en même temps le facteur principal du mal-être de la société. Le refus d’être soi-même.
Après analyse, mon équipe et moi avons décidé de nous engager dans cette voie afin d’apporter cet ingrédient qui paraît manquer dans notre civisme, du moins sa pratique au quotidien, au vécu des citoyens : » apprendre à se connaître pour avoir le contrôle sur son ego ». Apprendre à être soi-même, puisque nous avons tous pour objectif la Vie. Si la porte nous est ouverte, pourquoi pas y entrer, ne serait-ce que pour y jeter un coup d’œil ? Pour atteindre la haute culture morale, celle riche en vertus, accompagnée par les œuvres nobles et grandioses, on doit se vêtir des connaissances des aspects de la Vie. Ceux qui concourent à acquérir la dignité morale qui a pour objectif l’élévation de la pensée, le facteur principal dans la concrétisation du travail communautaire pour la cause du bien-être de l’humanité. Nous sommes très conscients de la richesse de ce thème, dont nous sommes loin de l’exhaustive exposé. Une série d’articles sera mise à votre disposition avec une possibilité pour vous de poser des questions pour des éclaircissements supplémentaires.